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Les anecdotes de René TRICOS embarque sur le sous-marin "Le Glorieux"

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Les anecdotes de René TRICOS embarque sur le sous-marin "Le Glorieux" Empty Re: Les anecdotes de René TRICOS embarque sur le sous-marin "Le Glorieux"

Message  Yann Sam 12 Avr - 12:40

Texte repris sur le site de la section RUBIS



"LOISIRS PHYSIQUES"


Il parait qu'à bord des sous-marins nucléaires on mange des croissants au petit déj' et on s'extériorise dans une salle de musculation. J'ignore si cela est réel mais, ce que je peux certifier c'est que sur les submersibles de 1ère classe sortis des chantiers entre 1926 et 38 on y dégustait des biscuits de mer charançonnés. Quant aux sports avec une allocation de 2 à 3m² par "tête de type de pipe" dans nos postes d'équipage il n'était pas question de jouer la Coupe du Monde de foot. J'ai connu cela mais on faisait preuve d'invention et d'imagination. Exemples ?
En ce qui concerne le volley cela est venu par hasard, juste pour "meubler" nos ennuis pendant les temps morts à Cherbourg. Étant désœuvrés et riches en temps on a voulu se remuer en s'oxygénant car ce n'était pas à bord qu'on pouvait le faire : on ne possédait que des boîtes à soude pour éliminer le gaz carbonique ! Qui a ramené un ballon? Je ne m'en souviens plus. Aussitôt on imagina de tracer un terrain après avoir enlevé les herbes folles dans un périmètre coincé entre deux pans de mur en ruines nous protégeant du vent dominant, et, proche du bassin de carénage. Ensuite on a tendu une solide corde ( un "bout" en terme marin ) entre deux chambranles de porte traînant dans les décombres, vestiges des bombardements de forteresses volantes alliées. On était les Rois du Sport dans notre Parc des Princes improvisé! Dès qu'on avait un moment on "boxait" la balle (loin du style Beach Volley actuel !!). Qu'importe s'il pleuvait ou "pleuviotait" et à CHERBOURG ce n'était pas l'exception. Tout le monde était admis, en bleu de chauffe, en sandalettes de corde ou torse nu pour les plus intrépides. Quelle débauche d'énergie; on brûlait des calories avec joie, plaisir, en ce lançant des défis.
Bientôt un groupe d'acharnés s'est formé par affinité et ce noyau d'enthousiastes est devenu imbattable. A cette époque arrive un midship (aspirant, enseigne de vaisseau) qui s'est proposé comme "officier des sports"! Il nous a engagé dans le Championnat de la 1ère Région Maritime nous fournissant un filet réglementaire et un ballon neuf.
Tant fut vite oublié et on s'est investi avec d'autant plus d'ardeur et de flamme dans ce loisir. Très vite on est devenu les plus redoutables de la rade. Le plus beau match ? Ce fut celui contre le "RICHELIEU" (David contre GOLIATH). Le 1500 tonnes contre le cuirassé de 40000 tonnes ou plus. Un équipage de 100 unités contre un 2000 ou plus ! Ils ont été ébahis de venir jouer la partie aller sur un terrain très... champêtre et d'y recevoir une déculottée mémorable. Au match retour, sur le quai, (jetée du HOMET ?) on a dû attendre ces "Messieurs" pendant plus d'une demi-heure car ils étaient entre les mains du soigneur après avoir dégusté le déjeuner spécial sportif ! Ils sont arrivés avec leur beau survêtement, impeccable, alors que nous étions en short kaki (made in Marine !) Le titre se jouait là, croyant nous mettre la "pâtée" revancharde. Malgré la dizaine d'équipes engagées on a sauvegardé notre virginité. Invaincus ! Comme quoi les petits peuvent vaincre les grands. On était fier et digne du "RICHE", modeste mais "GLORIEUX" avant tout. Je crois bien me souvenir que le "RICHELIEU" aller partir pour l'Extrême-Orient et l'INDOCHINE. Cette histoire ne s'arrête pas là notre Officier des Sports venait de recevoir quelques jours plus tard, un courrier lui spécifiant que son équipe devait aller disputer la finale nationale de la Marine, à PARIS, à l'École Militaire. Trois jours étaient prévus car il s'agissait d'un tournoi triangulaire entre Marine PARIS, (ça existait, aujourd'hui aussi ?) les moniteurs de SAINT-MANDRIER (Toulon) et les "microbes" que nous étions. Hélas ! notre équipe-type n'existant plus car il y avait eu les résiliations et les libérations. Au diable on irait ! De suite un problème surgit : nous n'avions pas de tenues sportives car le bleu de chauffe n'est pas très élégant, surtout en finale. On allait devoir emprunter un équipement aux Dépôts des Équipages pour être convenables sur le terrain.
Malgré cela on ne va pas remporter le titre on voudra jouer nos deux matchs dans la même foulée ce qui arrangera bien nos adversaires. On allait battre PARIS mais on s'inclinait devant les moniteurs toulonnais supérieurement entraînés et motivés les amenant à la finale interarmes. Ils nous restaient donc deux jours libres pour "fouiner" dans la capitale et, avouons le, c'est bien ce que nous cherchions car certains avaient de la famille dans le secteur, les autres restant libres de leurs actes. J'en étais. On est en 1946.
Tout compte fait on ramenait un bon souvenir de cet "exploit". Pas vrai "SATURNIN" qui allait devenir international de rugby à 13 ?, ou bien le blond MARSEILLAIS, ou le gars de BÔNE, ou du quartier des pêcheurs à ORAN, etc., etc. Quant à moi je ne me cantonnais pas qu'au volley, à BREST, j'allais participer à des compétitions de marche athlétique, très prisées en BRETAGNE à cette époque là. Au stade Langonais, en junior, j'avais concouru dans cette discipline m'amenant jusqu'au Championnat de FRANCE. J'avais donc signé une licence à l'A.S. SAINT-MARC, club également cycliste ayant pour vedette (JEAN?) MALLEJAC, Tour de France, mais allant avoir de sérieux avatars avec le dopage ce qui n'est dons pas un fléau nouveau.
Il y avait aussi LAMBRECHT, le plus français des Belges et qui allait terminer deuxième du Tour, si j'ai bonne mémoire. Cette section nous rejoignait lorsque l'on s'entraînait les dimanches matin hors saisons. J'en ai connu des copains de route : il y avait deux frères dont l'un était marin pompier, un travaillant aux chantiers maritimes, puis deux cheminots rennais dont l'un champion d'Europe. J'avais croisé bien avant, un gars qui "rodait" les chaussures chez HUTCHINSON (U.S. GATINAIS) et certainement celui que j'admirais le plus (mon modèle?) et qui devait mourir en déportation dans les mines de sel en POLOGNE.
A l'A.S. SAINT-MARC on formait une bonne équipe disputant des épreuves autour de BREST ou un peu plus loin : QUIMPER, QUIMPERLÉ etc... Un bon souvenir ? lorsque j'ai terminé devant le champion sur route des 50 bornes bien que n'arrivant pas en tête.
C'était un marchand drapier, camelot dans les foires et marchés et donc très populaire. Il avait une allure pas très élégante car il avait le cou "tordu" et si ce jour là (à BANNALEC ?) j'ai terminé avant lui c'est qu'il était malade l'ayant vu vomir en marchant. Un autre souvenir qui me vient en tête ? On était à LAVAL et on avait gagné par équipe le matin et à QUIMPERLÉ l'après-midi. Non content de çà, le soir, j'avais remporté le radio crochet avec "le petit chaperon rouge". Les organisateurs nous disaient avec le sourire - "Vous êtes des vrais crocodiles" car on ne laissait rien aux autres. Cela m'est revenu en mémoire quand, plus tard, on qualifiait MERCKX du même adjectif.
Dans toutes ces épreuves de kermesses ou de pardons et fêtes il y avait de substantielles primes et prix d'encouragement. Á bord j'avais de nombreux supporters car on se retrouvait le soir autour de quelques ripailles ou boissons et je me décontractais, après ces efforts, en allant aux bals jusqu'à très tard dans la nuit. A ce régime cela n'allait pas durer très longtemps, et bien vite mes "performances" s'amenuisaient m'obligeant à raccrocher mes "pompes" aux clous à cause, justement, de mes "coups de pompe"!.
Malgré tout j'ai eu droit à quelques articles de presse et notamment dans le journal "OUEST-FRANCE" où le chroniqueur local ? COAT écrivait : "Le marcheur TRISCOS s'entraîne sur un sous-marin". Cela fit son chemin auprès des Officiers du bord ne m'accordant aucune permission supplémentaire malgré leur surprise.

En somme mon "truc" ne marchait pas. J'avais "loupé" la marche... ( Elle est riche notre langue française. )
[b]
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Message  Yann Sam 12 Avr - 12:39

Texte repris sur le site de la section RUBIS


"HISTOIRE D'EAU"


Dernièrement j'ai suivi un reportage télévisé qui parlait des chameliers du désert du SAHARA transportant du sel vers TOMBOUCTOU ou vers diverses cités du NIGER, SÉNÉGAL ou MAURITANIE. Ce dernier territoire est revenu, à fait "surface", de mes souvenirs vieux de plusieurs décennies en arrière alors que j'étais jeune marin.
Le sous-marin "LE GLORIEUX" (1500 tonnes) se trouvait en escale, disons "touristique", à DAKAR revenant d'un petit tour beaucoup plus au sud, en 1947. Un ordre de l'Amirauté est arrivé lui enjoignant de rallier PORT-ETIENNE pour y faire... de l'eau potable ! Drôle de mission qu'actuellement on qualifierait "d'humanitaire".
Quel était donc l'événement qui nous valait ce voyage imprévu ? A l'époque ce "patelin" désertique était ravitaillé en eau par un bateau-citerne "LA FRAÎCHE" basé dans le port de cette capitale sénégalaise mais - car il y a un mais - il était en panne de machines et n'ayant pas de secours possible il avait fallu trouver un système de rechange pour venir en aide aux quelques habitants de ce secteur. Vous allez penser à nos ballasts mais ils ne servaient qu'à contenir de l'eau salée ou quelquefois... du mazout. A l'évidence ces deux "liquides" ne convenaient pas aux besoins réclamés. Nous avions un bouilleur américain - invention assez nouvelle et mise en place à KEY WEST - chargé de transformer l'eau de mer en besoin "propre" ou du moins devenue consommable pour un corps humain bien constitué. Ainsi fut décidé et fait. On appareilla donc, direction le nord, vers les côtes mauritaniennes.
Adieu les 15 jours de repos au SÉNÉGAL !...
Notre arrivée chez les TOUAREG eut lieu à une estacade de fortune , car, PORT-ETIENNE, à cette époque, n'était en vérité qu'une escale aérienne de "l'AERO-POSTALE" et on était encore bien loin de sa transformation port minéralier (fer) et de port important de pêche de NOUADHIBOU. La capitale NOUAKCHOTT ne se fera, je crois, qu'en 1958. Par contre on allait y manger de succulentes langoustes qu'allaient nous donner des pêcheurs bretons à qui on "faisait" du mazout et de l'huile moteur. Nous, on allait bien améliorer notre ordinaire et eux on les aidait à faire "marcher" leurs bateaux à moindre frais. Tout le monde y trouvait son compte amicalement.
Par contre, c'est le cas de le dire : le paysage était....désertique et pour cause ? On ne voyait passer sur cette plage saharienne que des convois de caravanes de chameaux qui transitaient par là. Venant d'où ? Allant où ? Seul ALLAH le savait et les chameliers aussi je me doute... sans cartes MICHELIN à la main. Les sédentaires que nous fréquentions ? un commerçant espagnol ( parait-il repris de justice, interdit de séjour dans son pays et bien que le MAROC espagnol ne soit pas loin). Il avait une fille faisant des études en FRANCE, d'après ses "dires". Il tenait boutique - ou plutôt magasin sous toile - très bien achalandée et où on pouvait y trouver de tout: bijoux, vivres, articles de PARIS , parfumerie, pacotilles diverses ou de luxe, etc., etc. N'oublions pas l'adjudant de la Légion étrangère chargé de faire tourner le groupe électrogène pendant 2 à 3 heures par jour servant, notamment à l'illumination du grand bazar de l'espagnol car on pouvait y "siroter" toutes sortes de boissons dès le crépuscule. D'où son commerce florissant. Avait-il d'autres activités plus illicites ? (voir ALLAH sur Internet).
Cette situation paraissant presque irréelle dans ce coin quasiment perdu, difficile à imaginer au milieu de ce peuple targui qu'il valait mieux voir de loin car on sentait bien que notre présence militaire ne leur était pas habituelle. Hommes au regard perçant , fier d'allure, au teint basané, noirâtre plus que bleuté. Face enturbannée en fonction de leur hiérarchie parait-il. Femmes encore plus difficiles d'approche, recluses dans le douar, sauf pour les jeunes. Pour moi tout cela était nouveau et inhabituel. En somme il n'y a pas eu de contact possible. "Normal" oserai-je dire. A chacun ses mœurs et ses coutumes. respectons les.
On logeait hors service, dans des baraquements au confort spartiate et on nous avait mis en garde contre la rencontre possible aves des "bébêtes" dangereuses. Je n'en ai pas vu sauf les moustiques et les moustiquaires n'étaient pas de trop car il y avait de nombreuses escadrilles - pas aux couleurs d'AIR FRANCE - qui attaquaient par vagues successives avec des bruits de moteurs d'avions modèle réduit. Le matin on pouvait, aussi, éprouver quelques difficultés à ouvrir volets et portes si le simoun avait soufflé un peu trop fort déplaçant des brouettes de sable impalpable.
En 1947 voilà l'aspect de PORT-ETIENNE qui ne deviendra le port de NOUADHIBOU
qu'à l'indépendance de la MAURITANIE avec NOUAKCHOTT pour Capitale. La seule activité était le passage des chameliers se déplaçant dans ce décor. Bien souvent c'était une illusion quasi fantomatique et c'était ainsi que je le ressentais. Les berbères ambulants s'arrêtaient souvent au "libre-service" du coin pour amener les souvenirs de l'Espagnol dans un autre secteur du continent africain équatorial. En somme du commerce en "gros-madère"!....
Pendant une dizaine de jours on a fait de l'eau, ou plutôt le pauvre DOGAN que je plaignais de tout cœur car je pense qu'il faisait plus de litres de sueur que de centilitres du précieux liquide devant son appareil coincé à l'arrière des Diesel dans une ambiance d'étuve (entre 40 et 45°c !). D'autant plus qu'il préparait son examen d'officier mécanicien de la Marine Marchande. Je communiquais beaucoup avec lui car, à la prise de plongée, il était chargé de débrayer les moteurs SULZER (2 x 3600cv) des moteurs électriques (2 x 1000cv) . Il venait "potasser" le soir, en s'isolant dans la cale pour y être tranquille. C'est là aussi que MATHIEU - dont les parents m'ont aidé à embaucher, après mon lien militaire, à l'Énergie électrique du MAROC (E.E.M.); Son père étant aux Chemins de fer marocains - s'isolait également préparant son examen de toubib : il terminera au Centre d'essais du Pacifique (C.E.P.). C'étaient des rudes "bosseurs" qui voulaient se sortir des mains dans le "cambouis".
Puis on repartit pour la base sous-marine de BREST. Et comme les faits se renouvellent, quoiqu'on dise, je peux affirmer , encore une fois, j'ai revu l'histoire des gueuses de plomb mal négociées...( Voir anecdote : Le Saturnisme ) mais cette fois -ci au détriments des langoustiers. On les a encore ravitaillés car ils étaient condamnés à faire des "ronds" dans l'eau dans la baie de DOUARNENEZ et CAMARET. Ils étaient obligés de faire marcher leurs bâtiments pour créer un courant dans leurs viviers pour que leurs prises ne dépérissent pas dans l'attente que les mandataires et mareyeurs remontent les cours, qui, brusquement, avaient "baissé" dès leur retour au port d'attache. Après plusieurs heures de palabres ils obtinrent gain de cause grâce à notre soutien solidaire. C'est ça aussi qu'on appelle le "marchandage".... ou l'économie de marché. Et ça marche trop souvent pour les mêmes ! Interdit par la loi (voir LAROUSSE)


"UNIS COMME A BORD ?"


Cette interrogation est-elle toujours vraie ? A-t-elle été respectée en tous les temps et en tous lieux ? Formules interrogatives et pourquoi ce doute ?
Tous les sous-mariniers savent que c'est leur devise et qu'elle fait partie de leurs convictions et leur manière de se comporter, respectant cela car la vie de l'un se rattache à la vie de l'autre. La moindre violation des consignes par l'un d'entre eux met en danger la survie de tous les autres membres d'équipage. La devise de la Marine Nationale est résumée par : "Honneur et Gloire, Valeur et Discipline" comme celle de tous citoyens français est : "Liberté, Égalité, Fraternité". Certains d'entre eux se demandent si elle est encore d'actualité, fiable et valable ! Alors que doit-on en penser ?
Me remémorant toute cette belle philosophie personnelle j'ai osé faire un retour en arrière de plus de cinquante ans, et cela m'arrive souvent. Qu'en ai je retiré de bon ? Rien de bien raisonnable car il m'est revenu en mémoire des faits qui, à l'époque, m'avaient profondément choqué par leur immoralité d'abord et pour leur violence ensuite. L'exemple le plus "frappant" remonte à la fin 1945 - je cible mal la date exacte - alors que je me trouvais à ORAN à la base "sous-marine" de LAMOUNE. J'étais embarqué sur un 1500 tonnes le "GLORIEUX" et sous les ordres de "Papa" ROY.
Pour apporter encore plus de précisions dans ce récit il va falloir remonter au mois de Novembre 1942 : Sabordage de la Flotte française à TOULON par suite de l'entrée des troupes d'occupation allemandes dans cet arsenal du port militaire dans l'espoir de "confisquer" nos bâtiments au profit de la Marine hitlérienne. Le coup de force échoua... sauf pour cinq sous-marins français : "CASABIANCA", le "GLORIEUX", "MARSOUIN", "IRIS" et "VENUS" qui eurent le culot d'échapper aux assaillants . Pas facile à faire, beaucoup de risques, gros travail de préparations avec entraînement (même dans le noir) de tous ces équipages ayant confiance en leur hiérarchie. Comme quoi résister aux ordres donnés, dans certaine circonstance, peut-être une forme de courage intelligent. D'ailleurs le lieutenant de vaisseau de l'époque le commandant L'HERMINIER (du "CASABIANCA") a su retracer ces moments là dans un livre citant cette échappée vers ALGER, le 27 Novembre 1942, pour reprendre le combat auprès des Alliés. La préparation minutieuse de cette épopée a débuté dès le 11 de ce mois en se motivant fortement pour ne pas céder à la panique et la confusion de cet appareillage délicat.
Étude en commun des problèmes mais dans la discrétion la plus absolue. A cette date les bâtiments sont amarrés en direction de la sortie - Sauf le GLORIEUX" qui devra partir en marche arrière de son poste d'accostage achevant la charge non autonome des batteries d'accumulateurs par les diesels mais faite par les câbles de la station de l'arsenal. Le but ? économiser du mazout alloué et de le stocker, si possible, dans les ballasts. Les amarres seront fixées sur le croc de remorque libérables de l'intérieur.
Le compas gyroscopique est lancé dès la nuit assurant, au départ, un cap précis. Un factionnaire armé sera aux aguets, en permanence, dans la "baignoire" (kiosque) prêt à donner l'alerte au klaxon non pas pour plonger mais pour appareiller rapidement. Entraînement aux automatismes pour les manœuvres nécessaires pour tenter de forcer le passage (Inch Allah!) vers le large en évitant, si possible, le filet anti-sous-marins mouillé dans les passes avec des radeaux contre les vedettes rapides ennemies. Il faudra savoir éviter tous ces piéges, etc., etc... Tout cela fait beaucoup d'obstacles... sans compter l'aviation qui va lâcher ballonnets éclairants et bombes. La ruse des petits français va les contrer car cinq réussissent à se dégager car l'ayant préparé, auparavant, dans leur tête courageuse. Ils prennent le large et voguent vers l'aventure. Le "CASABIANCA" et le "MARSOUIN" (Commandant MINE) rejoignent ALGER. La "VENUS" préfère se saborder au large. Le "GLORIEUX" et l"IRIS" mettent le cap sur l'ESPAGNE pour tenter de rejoindre ORAN.
Tous espèrent reprendre le combat mais, cette fois-ci, auprès des Alliés. Par la suite les deux premiers vont remplir des missions assez exceptionnelles sous les ordres des Anglo-américains... et de GIRAUD "by passant" DE GAULLE car la guerre des Chefs n'était pas morte. Ils contribuèrent à libérer le premier département français : la CORSE ! Ils aidèrent à débarquer des agents secrets puis des tonnes d'armes pour les résistants et enfin des troupes françaises. A ALGER, le 20 Décembre 1942, le Général GIRAUD décorera même les trois commandants ainsi que les pavillons des trois "évadés", cités plus haut, en présence de l'Amiral DARLAN peu de temps avant son assassinat.
Et les deux autres bâtiments ? allez vous dire. La "VENUS" commandée par le LV CRESCENT exécutera les ordres de l'Amiral MARQUIS et il coulera son bateau au large. L"IRIS" passant à proximité du youyou invitera l'équipage à monter à bord. Le Lieutenant de Vaisseau refusera car, ancien du "SURCOUF" il a une rancœur contre l'Angleterre. A PLYMOUTH, Juillet 1940, les officiers des deux nationalités s'étaient affrontés au revolver (4 morts dont 3 Anglais). CRESCENT était au cœur de la bataille. Deux ans plus tard il n'avait pas oublié : pas question d'aller servir la Grande-Bretagne!... C'est un exemple contradictoire du "UNIS comme etc..."
La suite concernera le "GLORIEUX" qui va "escaler" à VALENCE (Espagne) dans le but d'avertir ORAN de son arrivée et surtout pour tenter de connaître le code d'entrée au port pour éviter une méprise en faisant surface devant les côtes algériennes maintenant surveillées par les Alliés. Le Commandant MEYNIER fut bien mal accueilli par Monsieur MARTIN, consul français, qui tout en le félicitant se lamentait car : "Je n'ai pas de chance, en ce Dimanche, d'avoir une pareille "tuile"! " avouant que les autorités espagnoles le surveillent et il refuse de passer un message vers l'ALGÉRIE !! Il faudra que ce soit un brave Français (Monsieur SPINDLER) qui s'offre d'aller, en auto, à MADRID, porter le message à l'ambassade U.S. défiant les responsables espagnols et allemands associés en ce temps là. Une heure plus tard le futur capitaine de corvette MEYNIER appareille avec son navire et son équipage narguant tous les officiels menaçants.
Quant à l"IRIS", a court de carburant, il va être interné à BARCELONE puis, sous le contrôle des Espagnols il va se trouver coincé à CARTHAGÈNE où les autorités maritimes lui enlevèrent les hélices pour l'empêcher de s'évader une deuxième fois. Je l'ai vu revenir à ORAN escorté par le remorqueur HIPPOPOTAME ou RHINOCÉROS. Il est rentré avec ses propres moteurs, toujours en état, au quai de LAMOUNE. Et là, "UNIS comme à bord" n'avait plus de sens car il y a eu de sérieux règlements de comptes entre membres d'équipage car il avait eu des différences de traitement pendant le séjour ibérique. Le Commandant DEGE n'avait pas su (ou voulu ?) maintenir la cohésion. Certains s'étaient même mariés avec des filles du cru et de ce fait sortaient à terre librement. On parla même d'une tentative de faire sortir le navire des eaux territoriales avec au "Q de poule" les torpilles entreposées à bord comme moyen de propulsion. Cela paraissait utopique mais des "mouchards" avaient vendu la "mèche" aux autorités franquistes ! Tentative d'évasion avortée et sanctionnée...
Aussi à l'arrivée à ORAN chacun ayant empoché les rappels de tabac, de décompte de sac, de prime et de solde il y avait de l'argent "liquide" pour boire celui-ci jusqu'à plus soif. L'échauffement des esprits au comptoir de la cantine d'accueil a eu pour résultat de bosseler les faciès... et le reste. Explications, mises au point (et au poing) eurent lieu. Fin de l'union, du bord, de la fuite héroïque de TOULON à la barbe des "Frizoux", de l'internement des uns au détriment des autres, etc. Je m'en rappelle, car jeune dans ce métier, cela m'avait, moi aussi, "frappé" l'esprit à tel point qu'aujourd'hui je m'en souviens encore.

Pour un du "GLORIEUX" la morale de cette histoire n'est pas glorieuse, UNIS ?...Il est vrai que nous n'étions plus à bord.
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Message  Admin$glorieux$ Mer 5 Mar - 4:10

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"L'HYDRAVION"


Il est des anecdotes de la vie de sous-marinier dont on ne se défait pas facilement. Celle, par exemple, assez cocasse car inhabituelle pour un submersible : remorquer, en pleine mer, un hydravion. Je m'en rappelle (sauf la date précise) on était en Juin 1948 peut-être, car cela m'a valu près de 2 heures de manœuvres continues au D.I.A. des électriques (démarreur, inverseur, accélérateur). Je pense que je n'avais pas subi cela depuis une escale au fin fond du port de DIEPPE après franchissement d'écluses, portes et contorsions diverses pour atteindre le poste qui nous était assigné. Après je me suis vengé en me gavant de harengs frits.

Comment avons-nous joué les S.N.S.M. en Atlantique? On était parti de la base sous-marine de Brest pour
un exercice d'entraînement et le hasard a voulu que nous sauvions un équipage de DORNIER en panne et
après avoir fait surface à proximité.
Les deux gars de l'Aéronavale faisaient des signaux désespérés à un pétrolier (nationalité inconnue) et à 1 mille marin et qui n'a pas daigné se détourner de sa route. Les naufragés de nous avaient même pas vu ! (trop petit sans doute et bien que jaugeant 1500 tonnes).
Beaucoup de détails m'ont échappé car, en "bas", aux électriques et non sur le pont, le kiosque ou la "baignoire". Si j'ai pu prendre ces photos c'est que le Patron électricien m'a accordé quelques instants pour observer la scène et avaler "un bol d'air". Mais en premier lieu il a fallu positionner "LE GLORIEUX" de façon à créer une zone plus calme en coupant les vagues nécessitant de fréquentes impulsions aux moteurs électriques de propulsion : Avant lent, stop, arrière,etc. Ce DORNIER, de récupération allemande, n'avait rien d'un bateau de haute mer. Malgré tout un va-et-vient a pu être installé après pas mal d'efforts de façon à guider le berthon de sauvetage le reliant à notre bord. C'est avec joie que nous avons accueilli les 2 membres d'équipage, des habitués des naufrages car, pendant la guerre ils en avaient réchappé, déjà, à deux reprises.
Souvenir, car cela me ramenait en août 1944 où, dans mon journal de Résistance, j'avais noté que, dans la
"poche" de la Pointe de GRAVE ROYAN, les Allemands étaient ravitaillés par sous-marins (depuis l'ESPAGNE)
et par voie aérienne (depuis le REICH) puisqu'un hydravion, en panne,avait dû se poser près de ST Jean d'ANGELY. Cette "prise de guerre" venais-je de la croiser dans l'ATLANTIQUE ?
La vie a donc plein de carrefours ! Je venais de me télescoper avec le hasard.... Mais ce jour consistait à remorque ce DORNIER, "tombé" du ciel, demandant plusieurs heures de navigation dans la nuit et avec une mer grossissant. Rude et délicate "tâche" demandant attention car la flottabilité de ce "colis" n'était pas garantie.
Avec la force contrariante de la houle on risquait de se le prendre dans le Q...(de poule). Nécessité de débrayer un Diesel ne servant plus qu'à recharger les batteries "épuisées" par toutes les manœuvres et changements de cap. (Navigation plus douce sur accus). Hélas! si la remorque a tenu il a fallu la larguer avant que tout casse et et le remorqueur de haute mer est arrivé bien trop tard alors que nous étions à l'entrée du goulet. L'aile a touché l'eau déséquilibrant l'avion qui a coulé. Perdu corps et bien ? Non car les corps étaient saufs et au
sec à bord les sauvant une troisième fois du désastre.
Si c'est raté, pour moi, un bon et fort souvenir de mer ce fut quand même une désillusion malgré la bonne action collective presque réussie. En accostant dans notre alvéole à la base je me disais : "Ce n'est pas tous les jours qu'on joue le ST BERNARD ou, plutôt, les TERRE-NEUVE....


"LE SATURNISME"


Définition : Intoxication par les sels de plomb. Maladie des typographes maniant les caractères en plomb de l'imprimerie.
C'est vrai, il n'y avait pas de typographe à l'effectif du bord mais il y avait des "caractères"...bref des cabochards.
Chaque bâtiment de mer avait son "caractère". On disait qu'il existait un "bon" embarquement, plus ou moins bon d'ailleurs, ou franchement mauvais ou dur. Mais, allez-vous dire, quel rapport avec le plomb ?
Patience! j'y arrive. Sur le "GLORIEUX" on était une véritable équipe de copains, en somme un bon équipage, ne doutant de rien et plein de complicité dans les bons coups... ou les mauvais aussi. Il me revient en mémoire une histoire rocambolesque qui aurait pu très mal se terminer, bien que....
Tout a débuté lorsque l'un d'entre nous ( lequel ? même si je m'en souvenais, je ne vous le dirais pas car c'est très vilain de "cafter" ) nous assura que l'on pouvait se faire un peu de "blé" avec du plomb ! L'idée était très originale, et, comme l'on avait peu d'argent pour rivaliser avec les Amerlocks auprès des filles cela pourrait toujours nous aider à "redresser la barre". Une décision fut vite prise car, étant en carénage, à bord il y avait de nombreuses gueuses de plomb servant à la pesée du bateau. Ce n'est pas à des anciens sous-mariniers que je vais expliquer à quoi ce plomb pouvait être utile au comportement du vaisseau lors de la plongée.
Conscience tranquille; étant en cale sèche le navire ne risquait rien. En immersion, bien pesé on pouvait le laisser glisser à la force du courant et un seul homme passant de l'AV à l'AR, ou vice-versa, suffirait à l'équilibre du vaisseau. On mesurait température et salinité de l'eau et si c'était favorable on pouvait arrêter les moteurs électriques de propulsion. Ainsi on déjouait la recherche à l'écoute par les bâtiments de surface tentant de nous détecter et de nous pourchasser. J'ignore si le gars ARCHIMEDE savait tout ça et se servait d'un bathythermographe pour ses expériences mettant au point son principe connu de tous. Il ne m'en a jamais parlé car on n'allait pas en classe ensemble d'autant plus que je n'ai rien valu en calculs, même pour mes reins. Donc on était décidé à "prélever" un peu de métal pour essayer de gonfler un petit peu notre pécule. C'était en sorte de l'alchimie : transmutation de métaux faisant de l'argent avec du plomb! Exercice délicat demandant réflexion car ne pouvant se faire que de nuit pour éviter les indiscrétions toujours néfastes. Au préalable on devait déplacer ces précieux "lingots" auprès de la grille de l'Arsenal la plus proche du bassin où nous nous trouvions au sec. Même qu'un matin, très tôt, le Pacha croisa l'un d'entre nous avec une de ces pièces dans les mains et trottinant au pas de gymnastique. Bien sûr il lui demanda où il allait de si fière allure. Réponse? "Je fais un peu de "décrassage" en m'entraînant, avec des poids supplémentaires, en vue du prochain match de volley" ( j'ai eu, déjà, l'occasion d'en parler ). Le Commandant sourit en se demandant sûrement, si nous n'étions pas devenus un peu fou. Peut-être, même, a-t-il eu peur que nous ne soyons surentraîné?
 Mais un problème apparut bien vite : comment allions nous transporter tout ça chez le ferrailleur qui nous avait fait des propositions de prix alléchantes? Tout simplement il s'offrit de nous prêter un charreton. Que ne fait-on pas pour satisfaire le client ! L'affaire fut conclue et cela était un grand soulagement . On continua d'accumuler notre modeste trésor dans une construction en ruines. Sa recherche n'avait pas été longue car il n'y avait que ça dans cet Arsenal dévasté par les bombardements alliés. ( Je m'en excuse mais j'ai oublié de vous dire qu'il s'agissait de CHERBOURG ). Les mesures étaient prises car les gueuses passaient de justesse entre les barreaux du portail soi-disant "condamné", et, prudents nous nous étions limités dans nos ambitions. Trop, cela aurait été trop....
Enfin le grand soir arriva et la manutention commença avec ardeur. Il y avait donc un poids convenable car la vénérable charrette - qui aurait pu avoir une grande valeur chez un antiquaire - gémissait sous la charge d'autant plus que sa roue bâbord ( non caoutchoutée mais cerclée de fer ) tournait en faisant un merveilleux 8 ! Quant aux brancards ils étaient "bouffés" par une importante colonie de termites. Ils allaient tenir jusqu'au bout du voyage grâce à Dieu malgré les chaos sur les pavés disjoints. Quelle équipée mémorable! Quel bonheur d'être arrivés!
Pourtant on n'était pas au bout de nos peines car Dieu avait dû changer de costume avec celui de Judas. Voilà ce que c'est de ne pas consacrer du temps à la prière du soir avant de s'endormir. Donc grande surprise en arrivant au brocanteur. Figurez-vous que les cours du plomb avaient brutalement baissés ! Nos "tronches" aussi. On n'était pas dupes mais que faire ? Impossible de revenir en arrière d'autant plus que ce mercantile commerçant, très futé, pouvait nous dénoncer aux autorités maritimes. On était ses otages et un vol de matériel de l'Armée coûtait très cher en temps de guerre. On était bon pour le "falot". Aussi, à la réflexion, l'accord était trouvé préférant perdre sur les profits escomptés et on se félicitait d'avoir été modeste dans notre détournement.
Cela nous dissuada de continuer ce trafic peu rentable. Ça ne payait même pas les heures supplémentaires, et, heureusement qu'un n'avait pas attrapé des coliques du plomb. Je ne suis pas devenu commerçant et j'ignore si les collègues y ont réchappé. Je n'ai pas entendu parler d'eux. Sont-il devenus riches ? Comme quoi l'honnêteté paye bien... mais peu! Et voilà comment nos affaires commerciales cessèrent.
D'autres ont essayé de vendre quelques magnifiques couvertures en laine blanche d'excellente qualité et servant à nous réchauffer dans nos "bannettes" où on faisaient de beaux rêves de jeunesse. Mais je crois que personne n'en voulait car, en plein milieu, en grosses lettres noires il y avait écrit : "U.S.NAVY" ! Drôle de publicité décourageant les acheteurs éventuels.

Des "dérapages" et des anecdotes de ce style il y en a bien d'autres. Par exemple lorsqu'une poignée de gars sont partis, avec la "barque" du bord, pour rencontrer, au port de commerce , le père d'un copain patron de caboteur. Ils ignoraient que le port fermait, dès la nuit tombée, les issues d'accès par mesures de sécurités N'oublions pas que la guerre n'était pas terminée et qu'il fallait éliminer tous les risques. Lorsqu'ils ont voulu sortir, tard, ils n'ont pu que constater qu'ils étaient prisonniers et incapables de regagner le bord car on était mouillé en "rade foraine" comme l'on disait. Que faire ? Il ne restait plus qu'à hisser la "barque" sur le quai et la faire glisser sur les pavés pour la remettre à l'eau de l'autre côté des portes de l'écluse. Heureusement qu'il y avait forte marée diminuant d'autant la différence de niveau.
 Il parait qu'il y avait du spectacle gratuit devant des spectateurs hilares ! Pensez donc : voir un bateau naviguant sur la terre ferme et "barré" par des gens de la Marine nationale ça n'est pas courant tous les jours.
 Tout cela fait des souvenirs et sert à "meubler" les nuits d'un vieux sous-marinier et ça les fait sourire aux anges....
On ne peut pas oublier ce vécu du passé. Sacrée Marine !...
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Les anecdotes de René TRICOS embarque sur le sous-marin "Le Glorieux" Empty Re: Les anecdotes de René TRICOS embarque sur le sous-marin "Le Glorieux"

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